Les faux-enseignements de l’histoire

Alors que des Israéliens manifestaient contre des Africains immigrés et arrivés en traversant par milliers le désert du Sinaï pour trouver terre d’accueil en Israël, les réactions xénophobes rappelaient des temps anciens, époques elles-mêmes souvent brandies comme justifications péremptoires de la présence des juifs sur la « terre sainte ». Qu’importe, là où l’histoire sert aux uns, nul ne demande d’en tirer enseignement pour aider son prochain et donc de ne pas reproduire ce que l’« on » a subi.

La députée du Likoud, Miri Regev, participant à ce qui ressemblait fort à une chasse aux nègres ((Le Soir du vendredi 25 mai 2012)), qui ne condamne pas la violence de certains manifestants, aurait assimilé les Africains à un « cancer », un peu comme on associait dans les années 30 les juifs à la vermine. Le ministre de l’Intérieur Elie Yshaï du parti religieux ultra-orthodoxe Shas, a de son côté proposé de les « placer immédiatement dans des centres de rétention avant de les expulser parce qu’ils constituent un danger pour le caractère juif d’Israël ».

L’identité ressemble parfois à une coque vide dans laquelle on met ce que l’on veut pour justifier les abominations présentes, en se croyant à l’abri de toutes critiques car se cramponnant aux atrocités passées qu’a subi « son » peuple. Pourtant, certains semblent n’avoir tiré aucune conséquence ni aucun enseignement de ce qui détermine la domination d’un groupe sur l’autre. Car il ne suffit pas de dire « nous l’avons vécu », il faut encore avoir fait ce chemin humaniste qui ne peut que conduire à considérer tous les hommes comme égaux et à lutter pour que plus jamais un autre soit humilié sur base de sa seule appartenance à un groupe, quelque soit ce groupe. Cela est tout à fait différent que d’instrumentaliser l’histoire pour justifier la domination présente.

Sans cela, il n’y a aucune raison pour que les nazis du passé ne se réincarnent pas sous d’autres formes et en d’autres lieux et, aucune exception n’étant dans ce cas de figure possible, sous celle de l’Israélien…

A.P

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Les « entre-deux »… mais surtout d’un côté

Ils recherchent la convivialité que le système dans lequel ils vivent a détruite, tout en laissant intacts les causes de cette destruction. Ils ne combattent même pas les effets de cette société malade, non, ils se prémunissent de certains d’entre eux qui ont une incidence sur leur qualité de vie. Ils ne veulent pas des scories, ils les laissent pour les autres. Eux, ce sont les « entre-deux »: fruit d’un système qu’ils font durer tout en profitant des initiatives de ceux qui veulent le changer. Continuer la lecture

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La peur, fourre-tout utile pour ne rien changer

Les personnages politiques qui contribuent à la déliquescence sociale des lieux de vie par les privilèges accordés aux plus riches, ont toujours feint la lutte contre ce qu’ils s’employaient à créer : l’insécurité, pourfendant constamment par leurs mesures politiques iniques les valeurs de convivialité, le bien-être de tous et l’égalité. Dès lors qu’un incident survient, monté en boucle par les médias, ils instrumentalisent donc le fait pour promouvoir leur politique populiste. Ils instillent la peur dont on ne connaît pas trop l’objet et promettent, une fois le sentiment installé, de remédier au problème par l’augmentation des effectifs de police. Continuer la lecture

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Pour une RTBF sans pub

Il faudra impérativement sortir de cette société de consommation… et cela passera nécessairement par l’annihilation de la publicité.

Pourquoi dès lors ne pas commencer par retirer la pub du service public? A la RTBF!

Envoyez un lettre pour demander la suppression de la publicité à la RTBF : http://kairospresse.be/sites/default/files/documents/lettre.pdf

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Assez de ces fumisteries criminelles!

La peur musèle les esprits!

Mais ce qu’ils nous préparent est bien plus effrayant que de les affronter au temps présent pour arrêter leur course vers l’enfer. Il n’y a pas lieu d’être neutre, de temporiser! Le temps est venu de s’unir contre les experts en tous genres, ces technocrates qui ne savent rien de la vie. Qu’ils la ferment, comme le dit Jean-Pierre L. Collignon: http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=1726099&e=

A écouter!

http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=1726099&e=

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La saloperie du mois

Ça en choquera certains, nous en ferons pénitence par après, promis.

Si, s’inspirant de la rubrique du journal La Décroissance, nous devions évoquer notre « saloperie du mois », il ne ferait nul doute que cette fois-ci elle porterait le nom de « Salon Valériane ».

« Ah, oui, pourquoi« ?, se demande déjà sans doute certains. Expliquons-nous.

Dès l’entrée dans le salon, juste après avoir payé les 8 euros obligatoires, très vite sommes-nous pris par une certitude: nous sommes dans une foire commerciale! Aurions-nous été prévenu à l’entrée par un: « à l’achat de 5 tickets, vous recevez un paquet de frite à retirer au stand culinaire du salon » accompagné d’un: « n’oubliez pas de regarder le numéro de votre billet, un visiteur sera tiré au sort et gagnera une voiture hybride, propre » – ça viendra, ne vous inquiétez pas, lorsque la récupération sera complète -, l’étonnement aurait été moins grand, et on ne serait sans doute pas rentré, mais là! En se baladant, on passe de marchands de chaussures « équitables » à de la literie bio, des fruits secs « sans sucres ajoutés » à 5 euros les 100 grammes à des bijoux bio, sans oublier l’aspirateur humidificateur de poussière à 2.500 euros et au stand de sécateurs… bio! Kokopelli ((http://www.kokopelli-be.com/)) et Worms ((http://www.wormsasbl.org/)) sauvent un peu la situation, mais commencent à faire tache…

Alors, consolons-nous: on pouvait y accéder en voiture (il y a un grand parking à Tour et Taxi) et on pouvait manger. Bien que sur ce dernier point l’on sache que produire bio revient parfois plus cher, il ne faut pas non plus se moquer du monde: une assiette de graines germées avec un petit bout de tarte au milieu pour 12 euros, quand le prix de revient doit être de 80 centimes maximum, il y a là une forme de marketing! Le bio: une marque? …

Une seule explication: Le salon Valériane a été contaminé par « C’est notre terre », exposition qui était restée plusieurs mois dans un bâtiment à côté, et dont les microbes ont dû coloniser le salon, tant la supercherie était grande: tout au long de l’expo, on nous faisait la démonstration de la dégradation inédite de la planète, mais on n’en tirait pas trop de conclusions et, surtout, dans le couloir que nous devions emprunter pour sortir trônait un des sponsors principaux de l’expo: Volkswagen. On nous prend pour des cons, et ils s’en foutent bien qu’on le sache puisque leur bagnole continue à se vendre… ou celles de leurs concurrents!

Attention: les microbes du Greenwashing sont partout!

A.P

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Lorsque les médias choisissaient – encore – les candidats

« Hollande, « le plus présidentiel » » pour les médias français », titrait ce matin Le Soir sur son site internet. Aurions-pu nous attendre à ce qu’au lendemain d’un débat qui a vu la démocratie-spectacle faire son grand show, donc faire le spectacle de la démocratie qui se donne en spectacle et s’emploie à inventer tous les atours d’une réalité dont elle s’évertue quotidiennement à limiter les contours, aurions-nous donc pu nous attendre à ce que Le Soir nous éclaire sur le processus de construction médiatique de la « lutte » électorale ?

Non ! « Pour la plupart des éditorialistes français, François Hollande est le grand gagnant du débat opposant les deux candidats à la présidentielle ». Car dans « la plupart », le quotidien belge inclut dans une gestuelle automatique de mimétisme journalistique, ces éditocrates intronisés par la profession et cooptés par leurs amis, habitués du dîner du siècle et suppôt du pouvoir ((voir à ce sujet DSK, Hollande, etc… , ou encore « Fin de concession »)), auxquels lui-même fait appel pour nous décrire les élections présidentielles françaises ((voir « Le duel des experts » )).

Giesbert, Pujadas et autres Apathie demeurent alors les seuls à pouvoir s’exprimer. Résultat d’une construction médiatique bien rôdée, le spectateur, passif, se voit contraint alors d’accepter les deux candidats comme reflet du choix des Français ; comme s’ils n’étaient que le choix des Français, et non le choix des français construit par le choix des médias. Mais cela est difficile à faire entendre dans une société où l’on répète inlassablement que les médias ne font pas l’opinion, car l’opinion est chose privée que le sujet construit seul.

Une fois placé leur « candidat préféré », ne reste plus alors qu’à décrire dans la presse le match qui a opposé les deux concurrents : comment l’un a écrasé l’autre, lui a résisté, a paré ses attaques, l’a pris en défaut…

Rien sur le fond. Pauvreté de la pensée qui se limite à des combats de coqs de deux candidats qui, outre que l’un soit moins pire que l’autre, partagent certaines valeurs fondamentales de société, dont la croissance, la compétitivité,  le nucléaire, l’obéissance aux diktats européens… rien sur le nucléaire et la bombe  à retardement qu’il porte, le scandale des gaz de schistes, la fin inévitable de la croissance avec la fin du pétrole, la nécessité de changer de modèle de société…

Pourtant, comme lors de la victoire d’Obama en 2008 et son entrée en fonction en janvier de l’année suivante, les médias se gargariseront si le candidat qu’ils ont choisi « gagne » la présidentielle. Ils verront dans cette victoire celle de la démocratie et confondront le combat d’un homme pour le pouvoir avec celui du peuple.

Pourtant, ce jour-là, une chose aura bien atteint son faîte : la défaite de la pensée !

A.P

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La richesse individuelle ne profite… qu’aux riches

Il y a des mythes qui fondent nos sociétés et, lorsqu’ils sont destructeurs, assurent la chute de ces dernières vers un gouffre qu’ils s’emploient à leur creuser. Parmi ceux-ci, un fondamental: le fait que la richesse des riches profiterait à tous, par cet effet tout à fait faux mais bien connu du « Trickle down effect » qui verrait les sommes exubérantes ruisseler du haut de l’échelle des privilégiés jusqu’aux aux plaines arides de la grande pauvreté, en passant par tous les échelons intermédiaires. Malheureusement, ceux qui entretiennent le mythe, dont font parfois aussi partie les mêmes qui n’en tirent aucun avantage, ont oublié de mentionner que, à l’instar du jeu de chute des dominos, la cascade stoppait parfois net en chemin… et même parfois après avoir à peine effleuré le deuxième domino.

Lorsque les litanies des « luttes » caritatives contre  la pauvreté auront laissé la place aux combats subversifs contre la richesse, et donc que richesse et pauvreté auront pu se rejoindre dans une continuité conceptuelle – et donc que l’on en tirera inévitablement l’idée que toucher à l’une propage indubitablement un effet sur l’autre aussi durement que la loi de la gravité -, alors là seulement nous pourrons dire que nous avons avancé dans la question de la justice sociale.

Entretemps, à défaut de pouvoir clouer le bec aux thuriféraires de « réformettes » qu’ils brandissent comme des changements majeurs, alors qu’elles ne sont que des palliatifs des mesures drastiques qu’ils prennent ailleurs, entretemps donc on se nourrira des enseignements de Frédéric Lordon, qui à la menace constamment répétée devant les élans de taxations des plus riches nous disant qu’à 75% les riches alors partiront, nous répond à base d’arguments plus qu’efficaces: « Mais qu’ils partent donc, ils ne nous manqueront pas » (http://blog.mondediplo.net/2012-03-16-A-75-les-riches-partiront)

A.P

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Kairos

Kairos, journal antiproductiviste pour une société décente, a vu le jour ce 18 avril 2012.

Soutenez-nous: sans vous, nous ne sommes rien!

Vous trouverez plus d’informations sur le site du journal: www.kairospresse.be

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Richesse, pauvreté: aucun lien pour le candidat Sarkozy

C’est la phrase mise en exergue par le quotidien Le Soir de ce 10 avril, citant le président-candidat Nicolas Sarkozy:

« Avec François Hollande, nous avons une différence fondamentale: il veut moins de riches, et moi je veux moins de pauvres »

Même un enfant comprendrait qu’à quantité de richesse définie, l’augmentation de la part des uns – la diminution de leur pauvreté – nécessite inévitablement la réduction de la part des autres – la diminution de leur richesse. Et que, a contrario, l’augmentation de la richesse de quelques-uns, par les réductions d’impôt, la mainmise actionnariale sur les entreprises, les paradis fiscaux, etc., orchestrée depuis plus de trente années en Europe (En Belgique, entre 1986 et 2007, le taux d’imposition de la tranche de revenus la plus élevée est passé de 72 à 50% ((Chesnais, F., Les dettes illégitimes, quand les banques font main basse sur les politiques publiques, Editions Raisons d’Agir, Paris, 2011))), ne peut qu’organiser la pauvreté du plus grand nombre.

Devant cela, il sera aisé de comprendre qu’il faille toutefois maintenir l’illusion de l’enrichissement possible pour tous. Ce n’est là que le pendant du mythe de l’absence de limite propre à nos sociétés. Le mythe de l’abondance pour tous trouve sa justification fallacieuse dans le mythe de l’absence de limite à la production de marchandises et à la ponction sur la nature qu’elle implique: le gâteau peut croître à volonté…

Soyons donc assurés que cette « réduction de pauvreté » évoquée aura peut-être lieu, mais d’une toute autre manière que celle qu’on imaginait.

A.P

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