Réel camouflet pour un parti vendu aux intérêts dominants

Monsieur le premier ministre, j’ai été élu grâce à un autre projet et surtout grâce à un autre programme. Et ce programme, il est clairement aux antipodes de celui que vous avez énoncé il y a quelques jours. Monsieur le premier ministre, je quitte votre majorité aujourd’hui. Je crois qu’elle ne s’en portera pas plus mal, rassurez-vous, puisque les écologistes francophones n’ont aucun poids dans cette majorité. Ils ne sont pas arithmétiquement nécessaires à votre majorité. Donc, un député écolo de plus ou de moins, cela ne fait pas de différence. Vous pourrez encore dormir tranquille ce soir. Mais j’ai l’impression que c’est en vous combattant ici et en dehors de cette assemblée que je serai le plus utile désormais à tous ceux et celles qui m’ont élu, comme à ceux qui n’ont pas le droit de vote

Il y a 9 ans déjà, un homme politique avait compris le dévoiement coupable du monde politique belge et la soumission du parti écologiste à la doxa. Refusant de cautionner la déclaration gouvernementale de Guy Verhofstadt, Vincent Decroly décide alors de siéger à la chambre comme député d’opposition, sans pour autant renoncer à sa casquette écolo. Car il pensait que les idées qu’il défendait étaient celles que devait prôner un parti comme celui qu’il représentait. Il sera quelques jours plus tard banni par les verts mais continuera de siéger comme député indépendant. Lors des élections de 2003, il ne se représentera pas. 9 ans plus tard, Josy Dubié, membre du bureau politique du parti, quitte les Verts. Retour sur une prise de conscience tardive…

Chambre des représentants de Belgique, 28 mars 2002, Bruxelles. Séance Plénière. Le débat en cours touche à un projet de loi portant assentiment à l’Accord entre l’Union économique belgo-luxembourgeoise et le gouvernement de la République du Yémen ayant trait à l’encouragement et la protection réciproques des investissements.

Le président de la chambre, Herman De Croo, interpelle : « Quelqu’un demande-t-il la parole pour une déclaration avant le vote? ». Monsieur Decroly, récemment banni du parti des Verts, se manifeste.

– Le président: Vous avez déjà parlé beaucoup hier là-dessus Monsieur Decroly. Enfin, chacun peut prendre la parole. Vous avez la parole Monsieur Decroly.

Vincent Decroly : Ce ne sera pas long, ne vous inquiétez pas Monsieur le Président. Mesdames et Messieurs, ce que le journaliste Hugues Le Paige dans sa chronique Pensée multiple sur la radio de service public ce matin a dit de la nouvelle droite italienne peut aussi être dit de la libéralisation à outrance. Il dit : « c’est là le produit des valeurs les plus simplistes et les plus radicales du marché dérégulé dominatrices et bien plus pernicieuses que le racisme régionaliste ou le poste-fachisme amendé ». Je suis extrêmement inquiet de voir nos assemblées parlementaires fédérales voter sur base de rapports rachitiques, quant il y en a, ou de discussions réduites à leur plus simple expression, des accords bilatéraux sur les investissements qui ne sont autres qu’une resucée, et une resucée tout à fait précise de l’accord multilatéral sur les investissements qui avait été rejeté victorieusement et fort opportunément, à l’initiative des syndicats et de plusieurs politiques, il y a quatre ans, par ces mêmes assemblées.

Ce qui est consacré par les accords bilatéraux sur les investissements qui sont soumis à votre examen, c’est le principe de la libre circulation la plus complète des investissements et de la suppression des dernières limites à l’action des entreprises privées pour maximiser leur profit au détriment des États et de leurs compétences fondamentales en matière de respect des droits humains, en matière de respect des droits sociaux, en matière de respect de l’environnement, ou tout simplement en matière de respect et de promotion de l’intérêt général. Aux sociétés transnationales, toutes les possibilités, toutes les facultés, aux États toutes les obligations. Le plus fort avec ces accords bilatéraux sur les investissements dont la filiation par rapport à l’accord multilatéral sur les investissements est tout à fait avéré, auront les mêmes effets dévastateurs que cet accord multilatéral sur les investissements quand ils seront mis bout à bout.

Le Monde diplomatique disait : “il faut remonter aux traités coloniaux les plus léonins pour trouver exposés avec autant d’arrogance dominatrice les droits imprescriptibles du plus fort et les obligations draconiennes imposées au peuple ((voir http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/ami/))”

Mesdames et Messieurs, je vais conclure en interrogeant le gouvernement qui, hier, m’avait promis une réponse sur les questions que je lui posais quant à ces rapports de filiation directe entre feu l’AMI et les nouveaux ABI si je puis dire. Je voudrais aussi interroger ceux d’entre nous, notamment aux partis socialistes , je parle des partis socialistes au pluriel, ou chez les verts qui, en 1998, ont mené une campagne utile, efficace et, ce n’est pas si souvent le cas, victorieuse contre l’accord multilatéral sur les investissements. Est-ce qu’ils vont voter ici comme en 1998, est-ce qu’ils vont voter ici comme ils l’ont fait à Porto Alegre [protestations], comme ils l’ont fait à Porto Alegre où on les as vu défilé il y quelques mois à peine en tête de manifestations qui dénonçaient la dérégulation, le libéralisme et la guerre [les protestations se font de plus en plus forte]. Il y a une cohérence à avoir, Mesdames et Messieurs, et cette cohérence elle ne doit pas seulement être sous les drapeaux rouges à Porto Alegre où on meurt pour ces idées, elle doit être ici, aussi, au moment où votre responsabilité…

– Le président : Monsieur Decroly !

Vincent Decroly :… vous appelle à dénoncer des accords

– Le président : Monsieur Decroly

Vincent Decroly :… à dénoncer des accords

– Le président : vous avez dépassé votre temps !

Aux sociétés transnationales, toutes les possibilités, toutes les facultés, aux Etats toutes les obligations

Vincent Decroly : qui amènent notre société

– Le président : vous avez trop dit !

Vincent Decroly : …vers des impasses extrêmement dangereuses. Là-bas on ne parle pas toujours dans les parlements

– Le président : Decroly !

Vincent Decroly : là-bas on ne vote pas toujours dans les parlements, mais là-bas parfois on meurt pour ses idées, pour défendre les idées que vous dites progressistes

– Le président : Decroly, ça suffit maintenant ! On observe le règlement ici aussi. Je vous demande d’arrêter !

[Vincent Decroly enlève sa veste, dévoilant un tee-shirt porté aux manifestations de Porto Alegre, et coiffe une casquette de Porto Alegre]

Vincent Decroly s'exprimant à la tribune du Parlement

Vincent Decroly : Je vous demande de porter votre casquette de Porto Alegre et de voter en conséquence, parce qu’à Porto Alegre j’ai rencontré Monsieur Di Rupo, j’ai rencontré Monsieur Deleuze et j’ai rencontré Madame Lizin

– Le président : Monsieur Decroly, ça suffit ! C’est terminé Monsieur Decroly ! Monsieur Decroly, je vous en prie ! Ne vous prenez pas… Monsieur Decroly ! Je vous demande de quitter la tribune. Allez ! Monsieur Decroly. Allez, ça suffit! Monsieur Decroly, je vous avertis une première fois, ça suffit ! Dans ce parlement-ci le fond l’emporte sur la forme n’est-ce-pas. On ridiculise pas le parlement [applaudissements].

[Début du vote. Sur l’accord d’investissement au Yémen]

– Le président: Tout le monde a-t-il voté et vérifié son vote? Fin du vote. Résultat du vote :

Participants 138Non 1Oui 119Abstentions 18

– Le président: La chambre adopte ce projet de loi.

[Intervention d’un député Ecolo-Agalev pour justifier son abstention vu le non respect des droits de l’homme par le Yémen ((Voir archive du parlement http://www.dekamer.be/doc/PCRI/pdf/50/ip217.pdf))]

– Le président : Monsieur Decroly, voulez-vous enlever cette casquette s’il vous plaît ? Voulez-vous enlever cette casquette s’il vous plaît !

Vincent Decroly : Monsieur Deleuze la portait à Porto Alegre et Monsieur Di Rupo aussi !

– Le président : Monsieur Decroly, je vous demande d’enlever cette casquette. Monsieur Decroly, je vous avertis une première fois [5 secondes passent]. Une deuxième fois ! Je vous demande de sortir Monsieur Decroly de la chambre [encore un peu de temps passe]. Monsieur Decroly, ceci est un ordre du président. Allez Decroly !

– Intervention en néerlandais d’un député Vlaams Blok, Gerolf Annemans : J’invite le président à réfléchir avant de demander à M. Decroly d’obtempérer. En effet, peut-être se trouvera-t-on dans cinq ans face à des membres de la Chambre portant le chador.

– Le président: Decroly, je vous demande de partir. Allez, faites pas le martyr, ça n’a pas de sens !

[Vincent Dercoly est expulsé Manu Militari par les huissiers]

– Le président: collègues, vote nominatif suivi de loi portant assentiment à l’accord entre l’Union économique belgo-luxembourgeoise et l’Etat du Koweït, encourageant la protection des investissements.

[Un député demande la levée de la séance. La séance est suspendue à 16h55]

C’était en 2002. 8 ans plus tard, rien n’a changé… ou plutôt, les choses se sont aggravées… Ecolo n’est pas « un parti qui pense autrement », comme le regrette Josy Dubié. C’est que la géographie électorale du parti vert répond plus aux préoccupations des partisans du Mouvement réformateur (MR) qu’à celles des partis d’extrême gauche: « Les écologistes, plus présents à Bruxelles et en Wallonie qu’en Flandre, recrutent leur électorat dans les zones centrales, dans les quartiers urbains et les banlieues aisées, des zones de prospérité fondée sur des métiers du tertiaire (…) Même s’ils développent des positions de gauche ou de centre gauche, les écologistes recrutent sur un terrain sociologique plus proche des libéraux (et d’une fraction intellectuelle de la démocratie chrétienne) que des socialistes ((Vandermotten, C., Vandeburie, J., Territorialités et politique, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2005, p. 319)) ».

D’où des revendications de justice sociale reléguées au second plan, ou tout à fait oubliées. Josy Dubié dénonce, dans sa lettre de départ, les dérives « libérales libertaires » du parti écolo. Ces dérives ne sont pas récentes, et on sent la critique poindre lorsqu’en 2002 celui-ci prend déjà la peine d’ informer son collègue Vincent Decroly sur le deux poids deux mesures qui caractérisent les politiques gouvernementales : « J’en étais à la question de la liaison des allocations au bien-être. C’était une revendication importante et qui ne me paraît pas démesurée. Monsieur le premier ministre, il n’y a rien à ce sujet dans votre déclaration gouvernementale. Nada! Mon collègue sénateur Josy Dubié me faisait remarquer le passage de 5 à 11 millions des revenus annuels nets de son Excellence le prince Laurent, au titre de président d’IRGT. Il y a là comme qui dirait un distinguo assez incroyable. Les réformes? Oui, monsieur le premier ministre, mais allons-nous enfin évoluer vers une taxation des revenus des plus-values boursières? Cela existe dans les pays voisins. Des études . Peut-être contestables, monsieur Reynders , disent que si nous nous attachions dans les prochaines années à opérer ce genre d’évolution, même à un taux de taxation modeste, on pourrait en tirer 300 à 400 milliards. C’est une réforme intéressante et vous trouveriez des parlementaires écologistes et socialistes pour la faire progresser. Je n’entends rien de tout cela dans votre déclaration ((http://www.lachambre.be/doc/pcri/pdf/50/ip165.pdfVincent Decroly)) ».

« Distinguo incroyable », et qui n’a fait que se conforter depuis. « Je quitte le parti, qui se dit écologiste, pour son manque d’engagement dans la question sociale et en particulier celle qui concerne ces millions de laissés-pour-compte du « miracle économique néo libéral  dans le Tiers Monde » (J. Dubié, novembre 2010) … il y avait pourtant des raisons de déserter avant: « plus de 700 milliards d’arriéré fiscal et vous refusez 20 milliards aux mutuelles en soins de santé! Et vous n’accordez, pour la xième fois, que les mêmes miettes aux syndicats qui demandent l’augmentation des allocations sociales. Les 83.000 minimexés toucheront chacun 800 F en plus en 2002 et aussi en 2003 “si l’évolution économique le permet”. Ça fait à peine 10.000 F/an en plus pour les plus démunis; contre 20.000 F en plus pour les plus hauts revenus, dont la taxation est allégée ((voir http://archives.lesoir.be/politique-le-depute-rebelle-est-menace-d-exclusion_t-20011016-Z0L1UA.html?queryand=vincent+decroly+%E9colo&firstHit=50&by=10&when=-1&sort=datedesc&pos=55&all=332&nav=1)) (V. Decroly, octobre 2001) »!

L’ancien sénateur écolo souligne aussi l’absence de dialectique entre la question sociale et environnementale. C’est là chose tout à fait logique pour un parti qui recrute dans les milieux bourgeois. Se focaliser alors sur la seule question environnementale dans une espèce de dynamique obsessionnelle ne sert rien d’autre que de paravent à la question de la justice sociale… l’environnement seul ne dérange pas les riches, n’évoque pas de répartition équitable de leurs avoirs. D’où l’antinomie, commode pour certains, entre écologie et politique, pour lesquels « l’écologie n’est ni de gauche ni de droite mais est écologique (sic!) ».

[audio:http://www.espritcritique.be/wp-content/uploads/2010/11/Article-Dubié-intervention-auditeur-La-Première1.mp3|titles=Article Dubié intervention auditeur La Première]

Et lorsqu’on l’évoque comme dernier point en bureau politique, il n’y a rien d’étonnant à ce que « les trois quart des participants, dont presque tous les « gros bras » du parti, quittent la salle» (J. Dubié); et rien d’étonnant non plus à ce qu’il soit « un parti qui parvient à rassembler des centaines de militants pour sauver les bébés phoques ou la banquise, mais pas plus d’une grosse vingtaine de ploucs, comme l’autre jour à la porte de Namur, pour s’opposer, avec les syndicats de toute l’Europe, au démantèlement des acquis sociaux (un gros mot pour les libéraux), fruit du combat séculaire de millions de travailleurs »!

Le constat tardif d’une absence de dialectique relève en outre d’une sorte d’ingénuité douteuse, d’une forme d’aveuglement face aux bouleversements radicaux qu’impliquerait la concrétisation réelle de cette pensée dialectique, cette dernière n’étant que le fondement de l’écologie politique des débuts: « l’écologie politique fait ainsi des changements écologiquement nécessaires dans la manière de produire et de consommer le levier de changements normativement souhaitables dans le mode de vie et les relations sociales. La défense du milieu de vie au sens écologique et la reconstitution d’un monde vécu se conditionnent et se soutiennent l’une l’autre. L’une et l’autre exigent que la vie et le milieu de vie soient soustraits à la domination de l’économique, que croissent les sphères d’activité dans lesquelles la rationalité économique ne s’applique pas ((Gorz, A., Écologica, Éditions Galilée, Paris, 2008, p.68, souligné par l’auteur)) ». L’absence de l’une annule ainsi automatiquement la fonction de l’autre: la défense de l’environnement aliénée du combat social permet l’exploitation continuée de l’homme par le travail et la consommation, et donc perpétue la destruction de la nature; de même, le combat pour la justice sociale privée du combat écologique rend caduc l’objet même de la lutte ((voir notre étude « Quelques points communs entre Parti du Travail de Belgique et capitalisme »)) : « l’accroissement de la productivité et le rendement supérieur du travail s’achètent au prix de la destruction et du tarissement de la force de travail. En outre, chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les Etats-Unis du Nord de l’Amérique par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s’accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du processus de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur ((Citation de Marx dans le Capital, dans Gorz, Ibid., pp. 138-139, souligné par l’auteur. Voir notre étude « environnement et social: deux versants d’un même changement »)) ».

L’homme déçu admet ce vide politique: « Je ne quitte pas Écolo pour aller ailleurs, car cette force politique de changement démocratique mais radical, à laquelle j’aspire, remettant fondamentalement en cause les bases même de notre système économique libéral du tout au marché, libre et dictatorial, engendrant misère et élargissant la fracture sociale, nationale et internationale, n’existe pas, ou pas encore, en Belgique»…

Serviteur des riches… donc des journalistes… donc d’eux-mêmes

A cette absence de dialectique culture/nature, répond une dialectique de la soumission qui lie le pouvoir de l’argent à leurs chiens de garde : les journalistes ((voir, pour des exemples de cette promiscuité nauséabonde en France: Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde,  Éditions Raisons d’agir, Paris, 2005))! Rien d’étonnant, l’un et l’autre mangent dans la même gamelle. Et comme le journaliste nourrit le spectateur avec ses programmes infâmes qu’il lui fait croire libre de choisir, l’homme politique en quête de la voix du spectateur emprunte les mêmes voies que celle des médias. Médias, pouvoir, pubs, politique… tous sont liés, et se gargarisent des avantages relatifs qu’ils en tirent de leur côté; peu importe donc le contenu: « les annonceurs seront plus généralement portés à éviter les programmes trop compliqués ou touchant à des controverses dérangeantes, susceptibles de réduire le “temps de cerveau disponible” du public. Ils cherchent des divertissements légers, qui correspondent à la fonction première des programmes: celle de diffuser le message des vendeurs. Il est donc parfaitement naturel que, dans un marché orienté par la quête des sponsors, des programmes tels que “la vente du Pentagone” soient supplantés par des émissions comme “l’Écosse vue par un oiseau”, “L’Arizona de Barry Goldwater”, “Réflexion sur l’hôtellerie” ou “M. Rooney sort dîner” – programme de CBS traitant de “ce que les Américains mangent lorsqu’ils dînent dehors, où ils vont et pourquoi” ((Chomsky, N., Herman, E., La fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, Éditions Agone, 2008, p.53)) ». Tout le monde en tire son compte donc: Javaux, qui préfère le “Caleçon, des boxers même”, les chiens :“ce n’est pas que je n’aime pas les chats, mais leur urine sent mauvais”, se met en pyjama, sa  “tenue préférée”, “dès que [il] rentre, même s’il est 16 h”…

Et comme si on n’avait pas encore assez d’informations pour choisir judicieusement son candidat pour les élections législatives de juin 2010 en Belgique ((« Les politiques se dévoilent » est une rubrique “people” proposée par un journal en pleine campagne électorale)), le candidat « vert » ajoute qu’il est “très poilu, ne fais pas l’amour juste pour procréer et n’a pas spécialement besoin de trucs exotiques”. Soyons sûrs à présent que cette série de questions-réponses « n’amène qu’une chose, nous l’espérons : le rire ((http://www.dhnet.be/infos/elections-2010/article/311488/javaux-jai-fume-du-cannabis.html)) », Voilà donc!… Sécurité sociale, pensions, fiscalité, environnement, justice sociale, droit, politique européenne… non, du rire! Le peuple veut se divertir… C’est que « donner un avenir durable à la planète et tous ses habitants est un plaisir et doit le rester ((On ne sait pas du plaisir de qui il parle, sans doute pas des plus de un milliard qui n’aura pas à manger ce soir. Voir le site de J.-M. Javaux)) » ! Javaux et les autres n’ont pas lu et ne liront donc pas « la fabrication du consentement » puisqu’ils sont des artisans majeurs de celui-ci… Cela aurait-il un lien avec son accointance affichée avec le monde patronal?: « nous ne manquons pas une réunion de l’organisation wallonne des employeurs. Je reviens juste de chez McKinsey et plus tard cette semaine, je déjeune avec le président de la FEB Thomas Leysen », nous dit Javaux, ajoutant à propos de ses dîners avec le patron d’Electrabel, Jean-Pierre Hansen « c’est toujours très cordial. Nous nous rencontrons à la mer ou nous allons manger un bout. Parfois nous jouons des jeux de rôles où Hansen est le porte-parole d’Ecolo et je joue celui d’Electrabel. Il y a plus de dossiers sur lesquels nous sommes en accord qu’en désaccord ((De Standaard, 2 mai 2009)) ».

On le savait pourtant Josy, que ces gladiateurs politiques se donnaient en spectacle pour le grand bien du statu quo: « avant l’affaire de la casquette, la presse (libre, indépendante, agent de démocratie, quatrième pouvoir et toutes ces sortes de choses), pourtant alertée sur les dangers des ABI, n’avait rien écrit sur le sujet. Mais après l’affaire… toujours rien : mon expulsion de l’hémicycle a bien fait l’objet d’une couverture de presse maximale, mais uniquement sur la question de savoir si Herman De Croo avait eu tort ou raison de me faire vider de l’hémicycle ((http://archive.indymedia.be/news/2003/05/61535.html))». Même spectacle, même faux-fuyants, comme cette « priorité aux questions communautaires dans laquelle se vautrent tous les partis, y compris le nôtre ((J. Dubié) ».

Parler de « tout » pour ne parler de rien, parler de rien en faisant croire que l’on parle de tout… l’écologie politique est morte comme force politique, mais point comme force idéologique… ne laissons pas les moisissures souiller les vrais combats.

A.P

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2 réponses à Réel camouflet pour un parti vendu aux intérêts dominants

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