« Justice » criminelle

Le barbarisme de la peine de mort se rappelle à nous chaque fois que cette sentence s’applique à un homme. Troy Davis, condamné en 1991 pour le meurtre d’un policier, n’aura pas cessé de clamer son innocence.  Sans preuve ADN, sans empreintes digitales, sans arme du crime… avec 7 témoins s’étant rétractés après témoignage et admis pour certains qu’ils avaient parlé sous contrainte policière.

La peine est encore plus grande, et l’empathie emplie de rage, lorsqu’on s’imagine la souffrance d’un homme ayant passé plus de 20 années dans les couloirs de la mort, dont on avait déjà annoncé une date d’exécution à trois reprises, se dirigeant vers la salle d’exécution… quelles doivent-être ses pensées: a-t-il envie d’hurler, de lutter contre le « sort », de crier « ma grâce, ma grâce, par pitié, cinq minutes encore ((Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné, Librio, 1997)) » ou se dirige-il, sereinement, avec l’envie de fuir ce monde dont il a du apprécier à son faîte l’horreur et l’inhumanité, vers la mort… pour fuir cette pensée qui le hante, enfin basculer hors cette vie en suspens:

« Quoi que je fasse, elle toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de plomb à mes côtés, seule et jalouse, chassant toute distraction, face à face avec moi misérable, et me secouant de ses deux mains de glace quand je veux détourner la tête ou fermer les yeux. Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrain horrible à toutes les paroles qu’on m’adresse, se colle avec moi aux grilles hideuses de mon cachot ((Victor Hugo, Ibid.)) ».

Barbarie de ce monde qu’on dit moderne. J’aimerais le souffle magique et impétueux qui balaiera ces scories politiques qui n’ont d’intérêt que pour la chose électorale. Obama, porteur de ce spécieux vent de changement que les plus naïfs ont senti caresser leur esprit, n’aura eu que peu d’égard pour la vérité. La haine gouverne encore!

Un homme est mort. Il était noir. Il était pauvre. Il n’aura pas eu la chance qu’ eu Brenton Butler ((voir le film de Jean-Xavier de Lestrade, Un coupable idéal)), qui nous avait rappelé qu’un noir qui se promène en rue aux États-Unis est toujours un présumé coupable, et à quel point la défense peut modifier radicalement le cours d’un procès, et la sentence : la mort ou la vie.

Moyen-âge ! Ce drame suffit à ne plus croire en rien de ce qu’ils disent.

A.P

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